Se préserver des maux de l'hiver

L’un des principaux motifs de consultation en naturopathie concerne les infections à répétition.

A l’approche de l’hiver, on se pose tous la question de ce qu’il faudrait faire pour « échapper » aux infections hivernales. Les gastros pointent le bout de leur nez, et si on a des enfants, on craint qu’ils ne reviennent malades de l’école.

Dans cet article, je vous propose d’explorer quelques pistes pour passer un hiver serein.

Le système immunitaire, c’est quoi ?

Le système immunitaire regroupe un ensemble d’éléments qui agissent de concert pour nous défendre des agressions externes. Les différentes composantes du système immunitaire vont agir ensemble pour distinguer le soi du non soi, et vont se mettre en marche pour détruire les éléments pathogènes (virus, bactéries, parasites, etc.).

Lorsqu’il dysfonctionne, il n’est plus en capacité de nous défendre, nous devenons plus sensibles aux infections. Parfois, un dérèglement nous amène à déclencher des allergies ou des intolérances, voire des maladies auto-immunes.

Il existe deux systèmes de défense dans notre organisme :

  • Le système immunitaire inné : on l’acquiert à la naissance, il agit sans distinction de la nature des micro-organismes présents.
  • Le système immunitaire acquis ou adaptatif : il va évoluer durant notre vie, et reconnaitre l’agent à attaquer, puis il va mémoriser cette attaque pour le futur.

Les organes du système immunitaire :

  • La peau : elle sert de première barrière, pour nous préserver. Elle peut être extrêmement fragilisée lors de brûlures importantes, et les grands brulés sont alors placés dans des chambres stériles.

Dès que la barrière cutanée est rompue, les agents pathogènes peuvent facilement entrer et rejoindre la circulation sanguine. Pour éviter cela, nettoyer précautionneusement une coupure et se laver les mains devraient être des habitudes pour chacun d’entre nous.

  • Les muqueuses : elles sont recouvertes de cils, qui leur permettent d’enrober et d’extraire les agents pathogènes. La muqueuse intestinale peut parfois être altérées, et laisser passer des molécules, qui vont entrer dans la circulation sanguine (c’est l’hyperperméabilité intestinale). Il est donc important de s’assurer que notre intestin fonctionne correctement.
  • La moelle osseuse et le thymus : ce sont eux qui vont fabriquer les globules blancs.
  • La rate : c’est notre réserve à lymphocyte (une variété de globules blancs)
  • Les ganglions et les tissus lymphoïdes : les ganglions abritent les cellules immunitaires pendant leur maturation. Les tissus lymphoïdes recouvrent la face interne des muqueuses et sont recouvertes d’agents protecteurs.
  • Le foie : il va recevoir un apport sanguin très important de l’intestin et de la rate, via la veine porte. Il filtre un nombre très important de molécules, mais aussi il maintient l’efficacité des lymphocytes. Il va également aider à la synthèse d’un certain nombre de vitamines, indispensables pour nous assurer une bonne défense immunitaire.
  • L’intestin : il contient un nombre important de bactéries, avec une variété qui maintient les agents pathogènes à distance. Les cellules épithéliales ont la capacité de détruire ou d’inhiber la croissance des bactéries et des levures. Comme vu ci-dessus, l’intégrité de sa muqueuse nous assure aussi une bonne protection.

Le système immunitaire peut se dégrader soit en ne répondant pas suffisamment bien face aux agressions, soit en répondant de façon excessive : c’est le déclenchement de la maladie auto-immune.

Prévenir les maux de l’hiver, c’est possible

Mon petit rhume de l’hiver :

Lors des conversations, j’entends souvent dire : « oh ça va, je suis en pleine forme, je me fais juste mon petit rhume tous les hivers, et tout va bien ! » ; J’aimerai rappeler que l’état normal du corps, c’est la santé, pas la maladie. Ce n’est pas « normal » de faire un rhume tous les hivers. Notre système immunitaire est en capacité de nous protéger s’il est efficace.

Il peut être plus fragile pour les nouveau-nés et les personnes âgées, mais ce n’est pas une fatalité. Chacun peut mettre en place des habitudes pour prévenir les maux de l’hiver.

La différence entre virus et bactéries

Ce sont tous les deux des agents pathogènes, et dans les deux catégories, certains sont mortels.

Les bactéries sont constituées d’une seule cellule. Elles ont un matériel génétique, et sont donc capables de se reproduire, et elles sont autonomes. Certaines sont bénéfiques pour le corps, notamment celles qui sont dans le microbiote intestinal. Toutefois, certaines sont à l’origine de maladies très graves : peste, tuberculose, choléra, syphilis, etc.

Elles sont assez facilement éliminées par des antibiotiques. Les antibiotiques ont représenté une véritable avancée en matière de santé, et ont permis un gain d’espérance de vie d’environ 10 ans. Toutefois, on remarque depuis de nombreuses années une résistance aux antibiotiques de certaines bactéries.

Les virus n’est pas autonome, et il a besoin de rentrer dans une cellule pour se nourrir et se multiplier. Il va forcer la cellule à fabriquer des copies de virus, qui vont s’accumuler dans la cellule. A terme, la cellule va exploser.

L’organisme apprend à se défendre par un premier contact avec le virus. Toutefois, certains sont particulièrement virulents, et il vaut mieux les éviter.

Pour éviter ces deux agents pathogènes, la prévention

La meilleure façon de lutter contre des virus et des bactéries, est d’éviter le contact avec des personnes malades.

  • Eviter de serrer la main ou de faire la bise à votre copine malade,
  • Lavez-vous les mains régulièrement,
  • Isolez-vous quand vous êtes porteur, pour éviter de contaminer votre entourage,
  • Nettoyez les surfaces fréquemment touchées lors d’épidémie à la maison. Cette pratique m’a sauvée d’un nombre incalculable de gastros, quand mes enfants étaient petits.

Quels sont les ennemis du système immunitaire ?

Le stress

Lorsqu’on est dans un stress prolongé, la production de cytokines (qui interviennent pour notre immunité) est en baisse.

A force d’être en stress on peut aussi altérer ses fonctions digestives, ce qui va entrainer une mauvaise assimilation, et parfois même une altération de la qualité du microbiote. Lutter contre le stress est donc une bonne façon de prévenir les maux de l’hiver.

Une alimentation pauvre en nutriments

Pour agir correctement, les différents composants du système immunitaire ont besoin d’un certain nombre de micro nutriment (vitamines, minéraux, oligo-éléments), pour faire leur travail correctement.

Sans un apport dans l’alimentation, on devient plus fragile. Lors de mes consultations, je vois souvent des personnes qui sont persuadées d’avoir une alimentation correcte. Quand nous faisons le point ensemble, ils sont surpris des manques d’apport en certains micronutriments essentiels.

Par habitude, nous pouvons avoir tendance à consommer toujours les mêmes aliments et en délaisser certains, pourtant indispensable à notre équilibre physiologique.

S’intoxiquer et affaiblir son foie

Certaines molécules sont mauvaises pour notre foie, et il est primordial de s’en libérer :

  • Les produits de synthèse (médicaments non indispensables, additifs, arômes artificiels, sucres et aliments raffinés, alcool, gras saturés),
  • Les perturbateurs endocriniens donnent beaucoup de travail à notre fonction hépatique,
  • L’excès de sucre : aliments sucrés, alcool, sodas, jus de fruits, etc.

Lorsque notre fonction hépatique n’est plus en mesure de transformer correctement les vitamines, nous nous retrouvons en carence, et plus fragile face aux infections.

Avoir un mauvais transit

Aller à la selle tous les jours au minimum, avec des selles moulées doit être votre quotidien.

Si ce n’est pas le cas, les fonctions d’élimination des agents pathogènes ne peut se faire correctement, et le microbiote peut être altéré. Les mauvaises bactéries peuvent alors prendre le dessus plus facilement et les bonnes bactéries sont dépassées.

Les traitements antibiotiques à répétition, et non indispensables altèrent la qualité de la flore intestinale. Ils devraient être conseillés à bon escient. Il ne s’agit pas de les supprimer lorsque c’est nécessaire, mais parfois des solutions plus naturelles existent, et sont tout aussi efficaces.

Etre sédentaire

Le mouvement, c’est la vie. En pratiquant une activité physique adaptée, on assure une circulation plus efficace. De nombreuses études(1) ont montré que l’activité physique préservait. Mais attention, la pratique trop intensive est néfaste. Il faut donc trouver un juste équilibre.

Ne pas se laver les mains

Depuis la crise du COVID, nous avons tous appris une nouvelle habitude : nous laver les mains régulièrement. Je me rappelle qu’enfant, mon père me demandait toujours avant le repas : « tu t’es lavée les mains? ». J’ai donc gardé cette habitude.

En fait, c’est un réflexe au quotidien : je rentre chez moi, j’enlève mes chaussures, et je me lave les mains. Et cela bien avant la crise du COVID.

Que puis-je faire à l’entrée de l’hiver ?

Dès que le froid pointe le bout de son nez, les virus sont plus actifs. Pour prévenir les maux de l’hiver, il faut donc se préparer.

L’idéal est de mettre en place une hygiène de vie tout au long de l’année, pour bien lutter pendant l’hiver.

Contre les maux de l’hiver, bien manger

Diversifier son alimentation en s’assurant de varier les apports, les légumes, et les fruits crus sont un apport de vitamines et de minéraux non altérés (la vitamine C est détruite à 50°c, et c’est pourtant une vitamine indispensable pour l’immunité).

Contre les maux de l’hiver, chouchouter son foie

Alléger le travail du foie, en se préservant des perturbateurs endocriniens, sucres, acides gras saturés, alcool, produits transformés. Des cures de plantes peuvent aider à soutenir son travail : chardon marie, desmodium, artichaut, radis noir (à prendre sous le contrôle d’un praticien avisé, car il existe des contre-indications).

Un transit au top, pour favoriser les bonnes bactéries

Régler ses problèmes de transit : en mangeant plus de fibres, en s’hydratant correctement, en se bougeant physiquement. S’il faut aller plus loin, une consultation auprès d’un naturopathe pourra vous aider à régler ce problème.

Gérer son stress

Cela peut paraitre bizarre de gérer son stress pour prévenir les maux de l’hiver. Mais toutes les études le montrent. Et vous l’avez d’ailleurs certainement remarqué (rappelez-vous ce bouton d’herpès qui pointe le bout de son nez, à la moindre fatigue.

Vous pouvez réfléchir à des activités qui nous permettent de relâcher la pression, en adoptant l’une d’entre elles de façon régulière. Ce peut être des balades dans la nature, des séances de relaxation, de méditation, des massages, des moments de complicité avec ses amis. Si cela n’est pas suffisant, un soutien extérieur peut s’avérer utile.

Avoir une activité physique régulière

Comme nous l’avons vu plus haut, cette activité doit être adaptée à votre âge et à vos capacités. Et surtout elle ne doit pas être excessive. Les chiffres recommandent environ 4 heures par semaine d’activité intense à modérée.

Tous ces conseils sont à adapter selon la vitalité et les possibilités de chacun, mais la mise en place de certaines règles peut vous aider à commencer à chouchouter votre système immunitaire pour le rendre plus fort.

En résumé

Etre malade chaque hiver n’est pas un fatalité. Pour prévenir les maux de l’hiver, votre naturopathe peut vous accompagner. N’hésitez pas à prendre rendez-vous.

Prendre rendez-vous

(1) https://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxeo/site/esupversions/243ca145-a236-4338-a6b5-e59e8f7902db

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