Alimentation naturopathie

Il m’a semblé intéressant que le premier article de ce blog aborde la nutrition, car l‘alimentation en naturopathie, c’est le premier outil à notre disposition.

Les deux autres les plus importants : l’activité physique, et la gestion des rythmes de vie et relation à l’environnement (dans un sens large).

Dans cet article, nous verrons les bases, et des conseils pour installer une alimentation saine.

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Petit retour historique sur notre façon de nous nourrir :

De l’alimentation saine, pour une santé naturelle

Nous allons tout d’abord faire un petit retour en arrière.

Déjà les grecs s’intéressaient à la nutrition. Pour eux, l’alimentation faisait partie intégrante de l’hygiène de vie.

Hippocrate évoque largement l’importance de la nourriture sur le fonctionnement du corps et il déterminera aussi des humeurs (sanguin, bilieux, nerveux, lymphatique) et le régime qui favorise leur équilibre.

Ces différentes catégories sont d’ailleurs utilisées lors du bilan naturopathique afin de déterminer votre constitution de base, et les fragilités potentielles de votre organisme.

  • Au 15èmesiècle, les préoccupations diététiques réapparaissent. Des livres de cuisine vantent le mérite des épices, du vin pour ses vertus tonifiantes.
  • Au 17èmeet 18ème siècle, la gastronomie prend le pas sur la diététique, et sert à manifester son statut social. Les régimes tiennent compte du plaisir, de la variété, de l’aspect esthétique.
  • Au 19èmesiècle, la révolution agricole et industrielle va modifier considérablement les modes de production et de fabrication des produits alimentaires. Des préoccupations hygiénistes voient le jour, la médecine et la science vont mettre en évidence le lien entre santé et alimentation saine. A cette époque, « saine » signifiait avant tout « absence de contamination microbienne ».
  • Vers 1850, les chimistes découvrent les macros nutriments. Ils sont des sources d’énergie utilisables par l’organisme pour sa croissance et son métabolisme de base. Ils regroupent : les protides ou acides aminés, les lipides, les glucides.
  • En 1856, Claude Bernard publie « introduction à la médecine expérimentale », il y aborde la fonction du foie et la digestion. La valeur symbolique de l’alimentation laissera la place à la diététique avec les découvertes scientifiques.

Au 20ème siècle, le lien entre alimentation et santé est clairement établi, c’est la naissance de programmes de santé publique.

Le lien entre carences alimentaires et problèmes de santé est encore renforcé grâce à l’étude SU.VI.MAX (SUpplémentation en VItamines et Minéraux Anti-oXydants), menées sur 13 017 adultes sur 8 années (1994 – 2002) et dirigée par le Professeur Serge Hecberg.

Elle a permis de valider un certain nombre d’hypothèses : relation entre l’apport en vitamines et oligo-éléments antioxydant et protection contre les pathologies cancéreuses et cardiovasculaires.  Elle aura un impact non négligeable dans l’évolution du discours alimentaire.

Depuis 2009, une grande étude est en cours pour mesurer l’impact de l’alimentation sur la santé, et cela sur le long terme. Et vous pouvez vous y inscrire sur le site : Nutrinet Santé.

Quelle alimentation en naturopathie ?

L’alimentation est le premier outil du naturopathe.

En effet, sans un carburant au top, notre corps ne peut pas fonctionner correctement. L’impact sur notre santé a été montré par de nombreuses études.

Contrairement aux recommandations habituelles en matière de calories, le naturopathe s’intéresse avant tout à la qualité de ce que vous mangez, et pas forcément sur la quantité.

Lorsque vous allez voir un naturopathe, il va regarder votre régime alimentaire, mais aussi votre digestion. Car avant tout, l’alimentation en naturopathie doit être individualisée, selon votre problématique de santé.

En naturopathie, on se focalise surtout sur la teneur en micro-nutriments de ce que vous mangez.

Un aliment avec des calories qui n’amènent aucun nutriment est un aliment mort.

Nous allons donc nous tourner vers une alimentation la plus « vivante » possible.

Avant de vous demander de modifier votre alimentation, il faut d’abord s’intéresser à votre problématique. Quelle est la raison qui vous amène à rencontrer un naturopathe ou à vouloir modifier votre alimentation ?

Quel objectif souhaitez-vous atteindre ?

Certaines personnes souhaitent perdre du poids, améliorer leur système digestif, mettre en place un rééquilibrage alimentaire, ou retrouver de l’énergie.

Quelque soit votre motif de consultation, votre naturopathe établira avec vous un programme d’hygiène vitale adapté, qui comporte forcément des conseils alimentaires.

Toutefois, quelques conseils simples conviennent à tous, en voici quelques-uns.

Les conseils de base de l’alimentation en naturopathie

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La qualité des aliments, la base de l’alimentation en naturopathie

Privilégier le bio, pour éviter, notamment les perturbateurs endocriniens (qui se trouvent dans les pesticides, notamment). Pour installer une alimentation bio, vous pouvez commencer par sélectionner ce que vous trouvez en vrac (parfois au même prix que les aliments conventionnels).
Si vous ne pouvez pas tout prendre en bio, essayez au moins d’éviter les fruits et les légumes les plus impactés par les traitements chimiques. Vous pourrez trouver la liste sur le site de Consoglobe.

L’équilibre, la base de l’alimentation en naturopathie :

Les protéines :

Les protéines sont constitués essentiellement d’acides aminés (AA) . Il suffit de 20 acides aminés pour former toutes les protéines humaines.
Tous les AA apportent de l’énergie à l’organisme, mais chacun a une fonction propre au niveau de chaque système.
Ils seront indispensables à la construction des protéines mais aussi aux neurotransmetteurs, enzymes, hormones, matrice osseuse, et j’en oublie…Nous devons donc tous avoir un apport de protéines de qualité. Cela ne signifie pas que vous devez manger de la viande à tous les repas. De nombreuses protéines végétales sont présentes dans les céréales et les légumineuses. Il suffit juste de savoir les équilibrer.
Pour apporter de bonnes sources de protéine dans votre alimentation (par exemple) :

  • De la viande 2 fois par semaine (viande rouge à limiter à 1 ou 2 fois par semaine),
  • Du poisson 3 à 4 fois par semaine,
  • Et des protéines végétales les autres jours (lentilles, pois chiche, flageolets, haricots rouges, fèves, accompagnés de céréales complètes : sarrasin, quinoa, boulghour, semoule, riz, pâtes).

Les légumes :

On les choisit bios si possible, et surtout crus autant que possible. En effet, la cuisson détruit une grande partie des vitamines et des minéraux. La vitamine C est détruite à 60°C. Ils doivent représenter la moitié de votre assiette. Vous pouvez y ajouter des aromates, des herbes aromatiques (riche en antioxydants). Plus votre alimentation est crue, plus il y a de micronutriments assimilables.

Quand la saison ne permet pas d’avoir une variété de légumes crus, vous pouvez vous tourner vers les jus de légumes. Ils sont une bonne source de vitamines et de minéraux. Pour cela, il est préférable de les faire soi-même, mais les marques Biotta ou Breuss, en magasin bio, sont une bonne option.

Les glucides :

Ils regroupent tous les aliments qui contiennent du « sucre ». Ils ne sont pas tous sucrés, et se trouvent essentiellement dans les céréales, les fruits, les fruits secs, le miel, les farineux (châtaignes, par ex), mais on en trouve aussi dans quasiment tous les légumes, et plus particulièrement les légumes racines : pommes de terre, patates douces, carottes, betterave…
Souvent diabolisés, les glucides sont pourtant des éléments indispensables à notre organisme, le corps en a besoin pour la transformation de tous les autres nutriments.
Si nous n’avons pas suffisamment de glucides, l’organisme va transformer nos protéines afin de s’en procurer.
Mais tous les glucides ne se valent pas : les aliments transformés, les « sucres » sans aucun apport nutritif (gâteaux industriels, bonbons, etc) sont à proscrire.
Pour vous assurer d’avoir un apport de glucides de bonne qualité, privilégier les aliments complets ou semi complet : riz, quinoa, sarrasin, pâtes, les fruits secs et les fruits frais, les légumes racines.

Les Acides gras : en bref, les aliments gras.

Il y a les bons et les mauvais. C’est en tout cas le discours qu’on vous tient depuis des années. Je dirai plutôt qu’il y a, selon votre problématique, ceux à favoriser et ceux à éviter. Diaboliser un aliment n’est pas, selon moi, la bonne solution. Mais en règle générale, nous devrions favoriser les aliments source de bons omégas. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à consulter l’article sur le sujet.

Les produits laitiers : 

Ils sont souvent vantés pour leur apport en Calcium, et peuvent être consommés en excès pour cette raison. Pourtant d’autres aliments sont une bonne source de Calcium, comme la sardines, la graine de sésame (et tous les oléagineux).

Certaines personnes ont du mal à les digérer, et il faudra alors réduire leur apport, ou au moins le diminuer. Les produits laitiers de brebis ou de chèvre sont souvent mieux tolérés.

Intégrer du cru dans l’alimentation :

Des légumes et fruits crus chaque jour, assure un bon apport de vitamines et de minéraux. A 60°C, la vitamine C est détruite, et la cuisson dégrade les autres vitamines. Mettre du cru dans son assiette tous les jours. Et si cela parait difficile, vous pouvez penser aux graines germées.

Vous pouvez également penser au jus de légumes, si possible frais. Mais aussi ceux que vous trouvez dans les magasins bios.

L’ambiance du repas :

L’alimentation, ce n’est pas seulement ce qu’il y a dans votre assiette.

L’ambiance du repas est tout aussi importante que le contenu de votre assiette. Manger une bonne salade pleine de bons nutriments avec un collègue que vous détestez et qui vous parle de travail tout au long du repas aura un impact sur votre digestion. Qui dit mauvaise digestion dit également mauvaise assimilation.
Privilégiez donc une ambiance détendue, entourée de personnes que vous appréciez, voire seule en écoutant une bonne mélodie. Quand vous mangez, essayez, dans la mesure du possible, de ne faire que cela. Évitez la télé ou autre écran.
Prenez conscience des saveurs et des parfums, pour avoir vraiment du plaisir. Prenez votre temps.
Vous devez avoir du plaisir à vous installer devant votre assiette.

Fuir les aliments transformés :

Privilégier les aliments bruts, vous serez sûr de ce que vous mettez dans votre assiette. Vous pouvez vous « amuser » à lire quelques étiquettes des produits transformés pour vous rendre compte de la valeur nutritionnelles de ces aliments.
Souvent bourrés d’additifs, de colorants, de gras, et même parfois de sucre, ils vous caleront, mais auront un apport en micronutriments très pauvres.
Privilégiez le fait maison, même (et surtout) pour le goûter des enfants. Vous pourrez ainsi sélectionner vos ingrédients.

La mastication, une clef de l’alimentation en naturopathie

En prenant le temps de mâcher correctement vos aliments, vous obtiendrez beaucoup de bénéfices.
Tout d’abord mécanique : broyer les aliments permet de faciliter le travail de l’estomac (qui ne contient pas de dents, rappelons-le ;-)), ensuite cela permettra d’humidifier les aliments et de favoriser le travail chimique grâce à une enzyme : la ptyaline salivaire.
Ensuite un effet organoleptique apparaîtra : saveurs, arômes, texture seront plus présents. Enfin un bénéfice important est le sentiment de satiété : une mastication plus longue induit un effet réplétif et modérateur sur l’appétit. Pour retrouver tous les bienfaits de la mastication (vous allez être surpris), je vous invite à consulter l’article dédié : « les bienfaits de la mastication« .

Rééquilibrer son alimentation en naturopathie

Quand on s’engage à modifier son alimentation, on peut le vivre comme un énième régime. Ce n’est pas le cas en naturopathie. Votre naturopathe vous accompagne pas à pas, pour que les habitudes s’installent progressivement.

Si vous allez trop vite dans les changements, vous n’aurez peut-être pas de plaisir, et vous finirez par renoncer.

Déterminez quel est le premier changement que vous voulez faire, et tenez ce changement pendant quelques semaines, puis installez un deuxième changement. Vous pourriez choisir, par exemple, d’adapter votre petit-déjeuner en premier.

Quand vous prenez rendez-vous avec votre naturopathe, il/elle va vous aider à prioriser, pour que vous commenciez par :

  1. Ce qui est le plus important selon votre état de santé
  2. Ce que vous serez capable de faire sans trop vous forcer.

Vous serez ainsi accompagné, soutenu, et motivé pour avancer vers votre objectif. Votre naturopathe déterminera, à partir de votre comportement alimentaire, et le motif de votre venu, comment avoir une alimentation équilibrée, qui vous correspond.

Prendre soin de son alimentation, c’est s’assurer de préserver sa santé.

En résumé

  • Pensez qualité plutôt que quantité,
  • Privilégiez le bio quand vous le pouvez, et les aliments bruts au maximum,
  • Equilibrez votre assiette : la moitié de légumes, ¼ de glucides, ¼ de protéines animales ou végétales,
  • Gardez un maximum de plaisir,
  • Avancez pas à pas vers votre objectif.

Voilà en bref quelques conseils alimentaires. Pour aller plus loin, vous pouvez consulter les autres articles autour de l’alimentation.

N’hésitez pas à poser vos questions dans les commentaires, j’y répondrai avec plaisir.

Et si vous souhaitez être accompagné pour équilibrer votre alimentation, pas à pas, je vous invite à prendre rendez-vous.

L’alimentation en naturopathie
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